Le spectre du bluesman Robert Johnson revient régulièrement me hanter. La légende raconte qu'il aurait signé un pacte avec le diable, car il est devenu subitement un virtuose de la guitare. Mort empoisonné à 27 ans en 1938, il eut cependant le temps d'enregistrer une trentaine de morceaux et d'être pris en photo (on n'en connaît que deux), voire peut-être filmé (Bob Dylan raconte dans ses "Chroniques vol. 1" (p. 287 de l'édition Simon & Schuster) l'avoir vu sur un bout de film de huit secondes). Le dosage idéal pour créer un mythe... Je vous invite à découvrir son œuvre fondatrice en l'écoutant par exemple sur Deezer.
En 2001, j'avais enregistré une adaptation de son fameux "Cross Roads Blues" et à ce jour c'est une de mes productions dont je suis le plus fier, malgré son aspect rudimentaire et brut. D'une part parce qu'il s'agit d'une quasi-improvisation et que cela ne se ressent pas, et d'autre part parce j'avais trouvé une ambiance et une inspiration que je n'ai jamais su recréer depuis en rejouant ce morceau. Toutes proportions gardées, je m'étais approché de ce que j'entendais sur les enregistrements mythiques de Johnson, mais aussi sans doute de ma réelle identité musicale.
Ma version est toujours disponible si on fouine dans les archives de mon site bertrandpriouzeau.fr, mais vous pouvez l'écouter en suivant ce lien.