samedi 12 décembre 2009

Après un long silence, une pochette que vous ne verrez pas...



Voici de nombreux mois que je n'ai rien écrit ici, mais je n'ai pas chômé pour autant !

Je travaille sur les maquettes de mon prochain album, et prépare pour la fin de l'année un projet d'EP 5 titres, dont vous connaîtrez bientôt la teneur exacte.

Ce que vous voyez ci-dessus est une des esquisses de pochette. Si ce n'est pas celle qui a été retenue, elle vous donne un indice : il s'agira de quelque chose de très épuré.

Rendez-vous bientôt sur bertrandpriouzeau.fr, sur Facebook ou Myspace pour la suite des événements...

lundi 13 avril 2009

Permanence pendant les travaux

A ceux qui passent de temps en temps par ici : je suis toujours là, malgré mon silence "bloguesque" et scénique !
Sachez simplement que je suis en plein travaux musicaux, et c'est du gros œuvre : je revois les fondations, je redessine les plans, j'arrête les matériaux non adaptés... et je produis des tonnes de croquis "audiographiques".

Quand tout cela aura pris une forme assez consistante, je ferai mon possible pour reprendre les concerts.

En attendant, Pâques (et anniversaire de ma découverte de Jeff Buckley) oblige, je vous ai laissé quelques morceaux cachés dans le jardin. Ce sont des enregistrements réalisés ces derniers jours, qui vous donneront une petite idée des choses à venir... et vous rappelleront peut-être quelques souvenirs. Bonne écoute !




Mojo Pin (de Jeff Buckley)

mardi 3 février 2009

Retakes & Remakes

Cette semaine, je vous propose d'écouter trois curiosités que j'ai enregistrées ce week-end :
- Une auto-reprise de ma chanson "Si tard", autrement dit une interprétation différente de la version que vous connaissez peut-être.
- Une reprise du fameux "Creep" de Radiohead, là aussi assez différente de l'original.
- Une improvisation-exercice de style, "Soul thing" qui mêle différentes inspirations venues de la soul music, comme Al Green, Aaron Neville, Anthony (and the Johnsons), Jimmy Scott, Nina Simone et sans doute un peu Jeff Buckley... A vous de décider ! Comme c'est une improvisation, le démarrage est hésitant et le texte est inventé au fur et à mesure, dans un anglais sans queue ni tête que j'utilise dans ces cas-là, mais le but est avant tout d'obtenir dans l'instant une ambiance et une sonorité particulières.

Ce genre de travaux, que j'ai regroupés sous le nom de "Retakes & Remakes", me permet de varier les plaisirs en période d'écriture et même d'ouvrir de nouvelles pistes... Rien de tout cela n'est parfait, mais c'est tout l'intérêt de ce blog : privilégier la fraîcheur.

Mais assez parlé de moi, je voulais profiter de ce message pour vous proposer de découvrir un groupe qui réussit la gageure de chanter en français (du Québec) des textes de qualité, sur une musique aussi audacieuse et efficace que celle de Radiohead. Leur nom : Karkwa. Si vous aimez, sachez qu'ils jouent à la Maroquinerie à Paris le 12 mars et au festival Garorock de Marmande le 4 avril (et merci à Sam pour la découverte).

samedi 10 janvier 2009

Article à caractère textuel

Longtemps j'ai considéré les paroles de mes chansons comme des poèmes simplifiés. Des poèmes dont il fallait atténuer la charge littéraire pour ne pas parasiter l'écoute musicale.
En les écrivant, mon souci premier était donc de mettre en valeur la musique, de suivre la mélodie. Je cherchais des phrases ou des groupes de phrases qui sonnaient, mais sans forcément donner à l'ensemble une cohérence littérale (ou littéraire), la cohérence étant apportée par la musique. Au final, le thème de la chanson se dégageait à travers ces touches impressionnistes nées surtout de l'inspiration du moment.
Les conséquences de ce système étaient que j'avais du mal à trouver des sujets de chansons. Les idées musicales s'accumulaient, mais les idées de textes manquaient, je n'avais en quelque sorte "rien à dire".

En revanche, avec une chanson-blague comme "Nouvelle scène française", le texte fonctionnait très bien. C'était l'effet recherché puisque la musique - caricaturale - était volontairement simpliste, ou disons "facile". Je ne craignais pas de lui nuire en peaufinant le texte. Même si la chanson humoristique est un cas particulier et n'est pas mon objectif, j'avais donc la preuve que j'étais capable d'écrire un texte complet sur un sujet précis.

Récemment, j'ai compris qu'écrire des paroles n'avait rien à voir avec écrire un "poème light". Que par exemple, prononcer les "e" muets faisait très poète mais ne marchait pas vraiment dans une chanson. Que des phrases du langage parlé courant pouvaient s'intégrer à une musique sophistiquée même si elles convoquaient le quotidien. J'ai compris plein d'autres choses, ceci en partie grâce au livre de Claude Lemesle, L'Art d'écrire une chanson. Même si les (3000 !) chansons de M. Lemesle ne font pas spécialement partie de mes références, les règles de l'art sont les mêmes pour tout le monde...
Finalement, l'écriture d'une chanson n'est pas la combinaison de deux arts qui seraient la poésie et la musique, mais bien un art à part entière, autonome. Et même si l'objectif est d'obtenir la meilleure association possible des mots et de la musique, le texte "nu" doit pouvoir s'apprécier au même titre que la musique sans ses paroles. Sinon c'est la chanson dans son ensemble qui y perd (plus par moins égale moins...)

Et puis j'ai reçu cette semaine le nouveau numéro de la revue québecoise Spirale (pour qui j'avais écrit un article sur Rufus Wainwright). J'ai été interpellé par un article de Lise Bizzoni intitulé "La chanson, à quoi ça rime ?", qui traite de deux publications récentes : Chansons. L'art de fixer l'air du temps. De Béranger à Mano Solo, de Stéphane Hirschi et Esthétique de la chanson française contemporaine, de Joël July. J'ai retrouvé dans l'analyse que fait l'article de ces ouvrages les conclusions auxquelles j'étais parvenu de mon côté : la chanson est une forme poétique en elle-même. Pour citer Lise Bizzoni : "Hirschi prend donc appui sur la distinction entre la mise en musique et la mise en chanson de la poésie pour montrer qu'il n'est pas déraisonnable d'affirmer que la chanson est autonome."
La lecture de cet article m'a conforté dans l'idée que pour qu'une chanson soit réussie, non seulement le texte devait être bon même seul, mais qu'il devait continuer à l'être après qu'on l'ait éventuellement modifié pour le faire "coller" à la musique (et réciproquement) ; l'un n'est pas soumis à l'autre, mais au contraire, ils se nourrissent... Je ne renie pas pour autant mes anciens textes, qui répondaient malgré tout plus ou moins à ces règles (qui sont aussi là pour être transgressées) et je ne passe pas d'un dogme à l'autre ;  j'ai simplement pris conscience qu'une nouvelle façon de travailler était possible pour moi.

Tout ceci sera peut-être apparu comme des évidences aux auteurs et compositeurs qui passent par ici... mais la vie est un apprentissage permanent !

Sur ces bonnes paroles, je vous laisse en vous souhaitant le meilleur pour l'année qui commence !

L'Etude simple N°1 de Leo Brouwer

Entre 1986 et 1990, adolescent, j'ai commencé la guitare par le classique au conservatoire. Les morceaux que j'y ai travaillé ne ...