samedi 12 novembre 2011

"Le Secret de la Licorne" de Steven Spielberg : presque génial.


Je vois un bon nombre de films au cinéma, mais je n'ai jamais pris le temps d'en parler ici. J'ai eu envie de le faire pour Les Aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne, peut-être parce que cela touche à un univers profondément ancré dans mon imaginaire… et peut-être parce que les points de contacts entre les cultures francophones et américaines m'intéressent.

Je suis allé au plus simple, en listant "les plus et les moins".

Les plus
Le plaisir visuel. Etrangement, les photos du film font l'effet inverse, mais le rendu des visages, le jeu et la gestuelle "capturés" sont une parfaite transposition de la ligne claire d'Hergé, la VO ne gêne pas. Même Milou est réussi. Plus généralement, les décors et l'animation sont superbes. Le beau générique d'ouverture nous ramène directement à Arrête-moi si tu peux (de Spielberg aussi), tant par sa musique que par son esthétique. D'autre part, on a le plaisir aussi de retrouver d'une certaine façon Indiana Jones* (avec même un clin d'oeil lorsque Tintin manque interminablement de se faire hacher par une hélice d'avion). Toutes les parties sur le corsaire François de Hadoque sont très réussies et évoquent le meilleur des Pirates des Caraïbes. Tintin, avec son côté "coeur pur" et volontaire, évoque parfois quant à lui Harry Potter (fatalement ?). Enfin, le mixage scénaristique avec Le Crabe aux pinces d'or fonctionne plutôt bien, ainsi que le rythme narratif (à l'exception de ce qui suit).

Les moins
Le dernier tiers enchaîne les séquences blockbuster avec acrobaties et destructions à répétition. C'est la grosse faiblesse du film, pour deux raisons : d'abord, on abandonne l'histoire pendant de longues minutes, on a la sensation qu'il faut faire du remplissage et justifier l'emploi de la 3D-relief. Ensuite, il est absurde d'enchaîner ainsi les cascades les plus extravagantes, entre Tex Avery, Buster Keaton et Chaplin : puisqu'il s'agit d'images numériques, tout est possible. Ce qui est drôle par l'excès chez Avery ou fascinant de performance réelle chez Keaton et Chaplin ne donne ici qu'une impression de surenchère gratuite faisant de Tintin un super-héros .
Autre point faible, mais moins pregnant, l'injection dans les personnages d'éléments très marqués de la culture américaine, qui sont comme des fausses notes dans la transposition si réussie à l'écran. Qu'il s'agisse de quelques gags un peu régressifs, d'une allusion salace ou d'un discours de quasi coaching d'Haddock à Tintin, on a soudain l'impression de changer de registre, et c'est dommage. C'est comme s'il avait fallu ajouter cela pour que le spectateur américain lambda ne se sente pas trop perdu.

Presque génial
Dans l'ensemble, je reste quand même sur une très bonne impression, parce qu'excepté les scènes-blockbuster à rallonge, je me suis vraiment amusé comme un gamin, comme lorsque je découvrais les albums de Tintin.
Je n'espère qu'une chose : que la suite soit davantage centrée sur ce qui fait tout le plaisir des deux tiers de ce premier essai.

*Sur le lien entre Indiana Jones et Hergé, quelques infos intéressantes dans cet article.

Petit aparté sur la 3D-relief : je n'ai jamais été fan de ce procédé, même dans Avatar, tout simplement parce que ce n'est techniquement pas au point. L'image est globalement de moins bonne qualité qu'en 2D, à cause de scintillements, de zones mal définies… Et le besoin d'insérer régulièrement un plan avec un élément qui pointe ou plonge vers nous pour doper l'effet relief fait plus penser à une démonstration de vendeur de matériel vidéo qu'à du cinéma. Mais c'est un autre sujet.

lundi 7 novembre 2011

Précisions sur ma "chanson participative"

Plusieurs d'entre vous m'ont demandé quelques précisions au sujet de la petite phrase que je propose d'enregistrer pour ma "chanson participative".

Il s'agit simplement d'inventer (ou d'emprunter) une phrase caricaturale que pourrait dire un présentateur TV très zélé ou un chroniqueur pas très inventif au sujet d'un artiste ou d'un disque.

Voici des exemples de ce qu'on m'a déjà envoyé : "Cet album devrait être remboursé par la sécu.", "Qu'est-ce qu'il est top, ce single de pop !", "C'est l'album de la maturité."

Pensez à Michel Denisot dans le "Grand Journal", à des expressions toutes faites, à des slogans publicitaires usés… C'est une chanson au ton plutôt ironique.

Vous pouvez vous enregistrer avec votre téléphone portable ou votre ordinateur (avec l'application Quicktime sous Mac ou l'accessoire "Magnétophone" sur PC), il faut juste veiller à ce qu'on comprenne et qu'il n'y ait pas trop de bruit de fond.

Vous pouvez lire les paroles de la chanson dans l'article précédent.

Amusez-vous bien !

samedi 15 octobre 2011

Participez à une de mes chansons


Je propose à ceux qui le souhaitent de participer à l'enregistrement d'une chanson de mon futur album. Il n'y a même pas besoin de savoir chanter... Voici comment faire :

  1. Trouvez une phrase très cliché au sujet d'un nouveau disque ou d'un artiste imaginaire (sans citer de nom, ou alors comme référence, par exemple : "C'est le nouveau Serge Gainsbourg".)
  2. Enregistrez-vous en train de dire cette phrase comme si vous étiez un critique, un producteur... amusez-vous ! (Ne vous souciez pas de la qualité audio, il suffit qu'on comprenne bien)
  3. Envoyez-moi ensuite votre enregistrement par mail à l'adresse contact[arobase]bertrandpriouzeau.fr (en pièce jointe ou à l'aide d'un lien).
Essayez de m'envoyer votre œuvre avant le 15 novembre 2011... A vous de jouer !

Précisions techniques

La durée de votre phrase enregistrée peut aller jusqu'à une dizaine de secondes. Vous pouvez même vous enregistrer à deux pour faire un mini-dialogue.

Les enregistrements que j'aurai reçus seront intégrés à la chanson. Si vous ne savez pas comment vous enregistrer, envoyez un mail à l'adresse ci-dessus pour que l'on voie comment faire.

dimanche 7 août 2011

Les Inspira'sons : des improvisations partagées avec vous

Voilà une envie que j'avais depuis longtemps : partager avec vous certaines improvisations que j'enregistre sur le vif, avant qu'elles deviennent de vraies chansons ou ne viennent simplement occuper quelques mégaoctets sur mon disque dur.

J'avais fait une première tentative lors de mes bonnes résolutions de 2008, mais les techniques web de l'époque étaient moins pratiques et tuaient un peu la spontanéité de la chose, car il fallait passer par plusieurs étapes avant de pouvoir rendre les morceaux disponibles et facilement écoutables.

Aujourd'hui, avec un iPhone et un site comme Soundcloud, cet exercice est devenu bien plus simple et bien plus amusant, de par son aspect "création-diffusion en direct".

Je regroupe donc ces improvisations enregistrées sur le vif et dans des conditions minimalistes sous le nom d'Inspira'sons. Elles sont librement téléchargeables.

Vous pourrez les retrouver toutes sur ma page Soundcloud, mais je le publie également en temps réel via Facebook et Twitter.

Et pour entendre ce que ça donne, vous pouvez cliquer sur le lecteur ci-dessous !



Inspira'sons by Bertrand Priouzeau

lundi 16 mai 2011

Interlude en photos

Je sais, ce blog est bien calme en ce moment...
J'ai été par monts et par vaux ces dernières semaines, mais me voilà posé à nouveau pour quelque temps.
Je pourrai bientôt terminer de rédiger les articles que j'avais entamés !

D'ici là, je vous propose de parcourir une galerie de photos que j'ai prises à Buenos Aires.

Bon voyage !

vendredi 4 mars 2011

Newsletter de mars 2011

• J'ai mis en ligne deux nouveaux épisodes de la série "Homme-studio".
Ces mini-vidéos continuent de vous donner un avant-goût de mes chansons en vous révélant quelques étapes de leur fabrication.
C'est par ici que ça se passe.

• Si vous souhaitez faire connaître mes chansons à vos amis, c'est très facile grâce au site Soundcloud.
Il vous suffit de vous rendre ici : http://soundcloud.com/bertrandpriouzeau
Vous y trouverez plusieurs de mes chansons en écoute complète et gratuite.
Cliquez ensuite sur le bouton "Share" sous le titre de la chanson que vous voulez faire écouter à vos amis.
Vous n'avez plus qu'à choisir le moyen de partager la chanson (e-mail, Facebook, Twitter...) qui peut être écoutée à volonté et gratuitement par le(s) destinataire(s).

• Par ailleurs, si vous avez l'habitude d'écouter et de partager de la musique sur le site Deezer, sachez que mes derniers disques y sont disponibles en écoute intégrale et gratuite. http://www.deezer.com/fr/music/bertrand-priouzeau

• Enfin, si vous avez des idées ou des suggestions de contenus à mettre à votre disposition, n'hésitez pas à me l'indiquer en répondant à ce message ou en postant des commentaires sur ma page Facebook.

dimanche 27 février 2011

Homme-studio, épisode 3 : la possibilité d'une chanson

Dans ce nouvel épisode de ma série de mini-vidéos, je vous montre comment naissent la plupart de mes chansons : une suite d'accords qui me trotte dans les doigts depuis un moment, une mélodie improvisée, qui en l'absence de texte, se base sur un vague anglais, souvent appelé "yaourt"...

Parfois la chanson finit par exister, parfois cela permet d'écarter une fausse bonne idée. Seuls le temps et la pratique me permettront de trancher !

dimanche 20 février 2011

Sophie Hunger dans l'émission "One Shot Not"

Je vous parlais il y a quelques semaines de Sophie Hunger, une des artistes à mon sens les plus intéressantes en ce moment.

Dimanche dernier, Manu Katché la recevait dans son émission One Shot Not, diffusée sur Arte.

Je vous propose de retrouver ci-dessous les deux chansons qu'elles a interprétées. Elles sont extraites de son dernier album intitulé 1983, que je m'apprête à écouter.

Le montage de séquences de coulisses et de live, sur le deuxième morceau "Your personal religion", est très réussi.




Cette seconde vidéo permet de faire plus ample connaissance avec l'artiste (les parties en allemand n'ont pas de sous-titres ici). J'aime beaucoup sa surprise en découvrant la tête de Manu Katché.




Et la page du site d'Arte sur l'émission consacrée à Sophie Hunger, c'est par ici.

jeudi 27 janvier 2011

Album or not album ?

Une des problématiques qui m'occupent en ce moment quant à ma production musicale est la suivante : est-il plus intéressant (et pour qui ?) de proposer de nouveaux titres régulièrement ou de les garder en réserve pour un futur album ?

Il faut reconnaître que le format album est peu à peu remis en question par les nouveaux usages venus d'Internet, comme le montrent ces articles (en anglais) du blog Hypebot et du blog Music 3.0.

En tant qu'auditeur, je vais plus spontanément vers l'écoute d'albums que de titres individuels. Mais dans ma pratique musicale, j'aurais davantage envie de vous faire découvrir les chansons au fur et à mesure de leur achèvement, pour l'attrait de la nouveauté... Même si pour vous, toutes les chansons restent nouvelles tant qu'elles n'ont pas été diffusées.

Le problème de l'album, pour un musicien totalement indépendant, est qu'il exige de passer à un moment par une phase assez intense de finalisation (du son global, des arrangements, du choix des morceaux, du visuel). Cette phase, que j'ai personnellement appelée "le tunnel", n'est pas la plus facile à organiser et à gérer quand on fait tout soi-même, même si elle a des aspects passionnants. Une fois qu'on y entre, il faut aller jusqu'au bout, sinon on risque de devoir tout reprendre.

Donc, "Album or not album ?" : je n'ai pas encore trouvé la réponse, mais en attendant, je vais garder le contact en vous proposant régulièrement des aperçus de mon travail, en sons ou en images. Car en tant qu'auditeur, c'est le genre de choses que j'aime recevoir de la part des artistes que j'apprécie.

mercredi 19 janvier 2011

L'album "Monday's Ghost" de Sophie Hunger

Il y a longtemps que je ne vous avais pas fait part d'une de mes découvertes musicales.

Avec Sophie Hunger, auteur-compositeur-interprète suisse, j'ai fait une découverte à retardement.

J'avais pourtant entendu à la radio les titres "Shape" puis "Round and around" au moment de la sortie de son album Monday's Ghost, fin 2008. J'avais été fortement accroché par les chansons, la voix, les arrangements, le mystère qui s'en dégageait.

Peu après, j'écoutai l'album en magasin, un peu rapidement je l'avoue et avec ce son horrible des casques de la Fnac qui rend tous les disques pareils. Etait-ce à cause des mauvaises conditions d'écoute ou redoutais-je de plonger dans une admiration qui risquait de virer à la jalousie, je l'ignore, mais je reposai finalement le disque, en me disant que je surveillerais de loin l'artiste.

C'est presque 2 ans plus tard, à la faveur des traditionnelles listes de cadeaux de Noël 2010 que je repensai à la musique de Sophie Hunger, qui avait entre temps sorti un autre album et joué à Paris.

Je me suis donc fait offrir Monday's Ghost, et dès la première écoute, j'ai réalisé que j'avais sans doute refoulé mon admiration, car je n'avais rien entendu d'aussi bien depuis des années.

Sophie Hunger, c'est une voix magnétique mais pas maniérée, chaleureuse mais pas chichiteuse, capable de jouer sur tous les registres.
Ce sont des chansons remarquablement construites, avec parfois différents mouvements, comme on n'ose presque plus le faire, et qui se paient parfois le luxe de passages en allemand.

Monday's Ghost est un disque qui atteint le juste équilibre entre spontanéité et perfection du détail, dans l'interprétation comme dans les arrangements. Qui d'autre met du trombone à coulisse avec sourdine dans des chansons folk-rock ?
Ses titres sont variés (c'est rare) et même si quelques-uns peuvent sembler à la limite de l'exercice de style, c'est tellement bien fait qu'on se laisse prendre au jeu.

En l'écoutant, vous penserez peut-être fugitivement à Radiohead (période Hail to the thief), PJ Harvey, Jeff Buckley, Björk, Bob Dylan, Fiona Apple, Cat Power, Feist... mais c'est une artiste avec sa propre personnalité que j'ai découverte.

Dire qu'il me reste son récent album 1983 à écouter - là encore, je retarde la chose... Et récemment, le trompettiste Erik Truffaz a fait appel à elle pour chanter sur le morceau "Let me go". Eclectique, je vous dis.

Je vous laisse écouter des titres de l'album à l'aide du player ci-dessous :

et admirer la qualité des prestations de Sophie Hunger avec son groupe dans cette vidéo :


Sophie Hunger / 1983-Now - Your Personal religion from KIDAM on Vimeo.

mardi 11 janvier 2011

Version originelle : "Ma place"

C'est souvent une expérience étrange que de réentendre la première version enregistrée d'une chanson. C'est un peu comme voir des anciennes photos de soi et découvrir qu'on avait une toute autre tête - mais qui nous paraissait normale à l'époque.

L'avantage, en tant qu'auteur de la chanson, c'est qu'on l'écoute avec une oreille neuve, donc presque comme un auditeur externe - même s'il ne s'agit pas de la chanson finale, fruit du travail de studio et/ou de la scène.

L'amusant, pour vous, c'est de découvrir d'où vient la chanson et ce à quoi elle aurait pu ressembler. Ou d'essayer d'y déceler des influences plus notables.

Je suis tombé récemment sur une des toutes premières versions de travail en guitare-voix de "Ma place", qui correspond bien à ce cas de chanson ayant sensiblement évolué. Elle date du 31 août 2007.

Je l'ai mise en téléchargement libre à cette adresse (clic droit ou ctrl-clic pour la télécharger).

Vous pouvez ensuite vous amuser à la comparer à la version qui figure sur l'album "Les mains libres", en écoutant celle-ci à l'aide de ce lien.

L'Etude simple N°1 de Leo Brouwer

Entre 1986 et 1990, adolescent, j'ai commencé la guitare par le classique au conservatoire. Les morceaux que j'y ai travaillé ne ...